Le mystère des ovnis géants

Cet article reprend le dossier rédigé par Nicolas Vivant de l’Observatoire Zététique [1] en le complétant par une étude et une réfutation de tous les arguments avancés par les opposants à l’hypothèse de la Lune.

 

L’histoire commence en 1999 quand un satellite GOES de la NOAA (National Oceanographic and Atmosphéric Administration [2]) photographie un ovni gigantesque au dessus de notre planète. En effet, le 21 novembre 1999 à 14h45, le satellite GOES-8 envoie les images suivantes où l’on observe un objet proche de la Terre et des côtes ouest des Etats-Unis [6].

 

Le satellite GOES-8 est un satellite géostationnaire placé à 36000 km de la Terre. La première image est obtenue dans les longueurs d’ondes proches de 0.65 micromètre, la seconde dans les longueurs d’ondes proches de 6,75 micromètres et la dernière dans les longueurs d’ondes proches de 10,75 micromètres.

A partir de ce moment, la nouvelle se propage sur internet et les explications de toutes sortes se multiplient [7]. Dans le même temps réapparait une information passée sur une chaîne de télévision Chilienne ( Télévision de la Universidad Catolica (TV-UC) sur Canal 13).

 

Selon l’ufologue Chilien Luis Sanchez Perry, l’émission montra « une photo infra rouge prise par GOES-8 le 17 Juillet 1992, montrant distinctement un immense objet en forme de disque dans l’espace au dessus de l’Océan Pacifique juste à l’Ouest des côtes Chiliennes. » On peut apporter ici une première correction: le 17 juillet 1992 le satellite GOES-8 n’existait pas, il n’a été lancé qu’en 1994. Il devait donc s’agir de GOES-7.

La deuxième vidéo de GOES-8 fut tournée le 7 Avril 1996. Bien que l’image disparut très vite du site web de GOES, elle fut téléchargée par le Centro Meteorologico Regional de Antofagasta au Chili. Cette photo « montre l’ovni au dessus de l’Atlantique juste à l’Est des côtes Brésiliennes. »

Les images vidéo de GOES-8 furent discutées lors de l’émission par deux ufologues, le Dr. Mario Dussuel du Comite de Estudios de Fenomenos Aereos Anomalos (CEFAA) et Rodrigo Cuadra de l’Equipe Superior de Investigacion Ovniologica (ESIO). Le CEFAA est le groupe d’étude nationale officiel du Chili, composé par des agences gouvernementales, des ufologues du pays et les Fuerza Aerea de Chile, la FACH (l’Armée de l’Air du Chili).

On trouve d’autres cas identiques comme celui du 8 juin 1995 ou celui du 3 septembre 1993 où le satellite Météosat 3 à pris la photo ci contre.

 

Vittorio Orlando, un radio amateur passionné de météorologie, recevait de METEOSAT-3 (satellite climatique) une image [8] avec à l’endroit où se rejoignent le ciel et la courbure de la Terre, un objet non identifié avec une forme de lentille.

Selon Bob Young, astronome amateur, les calculs montrent qu’il s’agit tout simplement de la Lune. Cet avis est renforcé par celui de Rik Hill, astronome professionnel aux Etats Unis qui s’est aussi penché sur le cas et explique qu’il s’agit bien de la Lune:
« – la forme ovale s’explique par le déplacement de celle-ci pendant le temps de pause de la photographie (alors que la Lune est quasiment pleine ce jour-là)
– le satellite est géostationnaire (il tourne en même temps que la Terre) et il prend une photo toutes les 30 minutes (et non pas 15 minutes comme certains l’avancèrent alors).
– la photo précédente ne montre pas la Lune, et c’est normal : elle est hors cadre, sur la gauche.
– sur la photo suivante, son invisibilité n’est pas plus surprenante : la Lune est sur la droite, dissimulée par la Terre. 
« 

De plus, bien que cette explication ait été donnée depuis longtemps, cela n’a pas empêché l’histoire de se répéter à intervalles plus ou moins réguliers (1992, 1993, 1995, 1996, 1999) ce qui justifie la démarche d’invalidation des arguments défendant l’hypothèse de l’engin spatial.

Je vais donc dans un premier temps reprendre l’hypothèse de la Lune et montrer à l’aide d’un logiciel de simulation et d’images satellites d’archives que chaque apparition de ces ovnis correspond à la présence de la Lune et montrer que l’on peut trouver d’autres photos identiques et dans un deuxième temps montrer l’invalidité des différents arguments censés montrer que ce n’est pas la Lune :

  • Le diamètre apparent qui ne correspondrait pas à celui de la Lune
  • La durée de visibilité trop courte
  • La présence de l’objet sur des images infrarouges consacrées à l’observation de la vapeur d’eau
  • La forme de l’objet qui ne correspond pas à celle de la Lune
  • Les températures de cet objet données par les images infrarouges qui ne correspondent pas à celles des différentes parties de la Lune
  • L’hypothèse du canular

Il faut préciser, avant d’entrer dans l’étude du cas, que j’ai contacté la NOAA par mail le 03/11/2004 afin de connaître leur avis sur la question. Après deux mails pour bien qu ‘ils comprennent ce que je demandais, ils m’ont répondu qu ‘ils ne pouvaient pas donner d’explications mais qu ‘ils allaient chercher. J’attends toujours une réponse (rédigé le 22/06/2005)…

Pour commencer, il faut remarquer qu ‘a toutes les dates et heures où sont apparus les ovnis, la Lune était proche de l’axe constitué par la Terre et le satellite concerné. J’ai utilisé pour prouver cela le logiciel « Celestia  » qui modélise en 3D la position de très nombreux objets de notre système solaire et de notre galaxie. Pour ceux qui souhaitent vérifier les informations qui vont suivre, Celestia est téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante http://www.shatters.net/celestia. Ce logiciel a reçu la caution de la Nasa pour sa précision et sa qualité visuelle

Date d’apparition des ovnis:

  • 17 juillet 1992 (satellite GOES-7 situé à la verticale du point de latitude 0° et de longitude 75°W à 36000 km)
  • 03 septembre 1993 (satellite meteosat-3 situé à la verticale du point de latitude 0° et de longitude 75°W à 41000 km)
  • 8 juin 1995 (satellite GOES-8 situé à la verticale du point de latitude 0° et de longitude 75°W à 36000 km)
  • 7 avril 1996 (satellite GOES-8 situé à la verticale du point de latitude 0° et longitude 75°W à 36000 km)
  • 21 novembre 1999 (satellite GOES-8 situé à la verticale du point de latitude 0° et longitude 75°W à 36000 km)
Simulation de Célestia

Pour la date du 08 juin 1995, j’ai placé les deux images possibles car je n’ai pas trouvé l’heure du phénomène.

17 juillet 1992

7 avril 1996

21 novembre 1999

08 juin 1995 (12h08)

08 juin 1995 (13h11)

03 septembre 1993

En se qui concerne les deux premières images, on ne peut pas comparer avec les images réelles des satellites GOES-7 et GOES-8 car les archives ne remontent pas jusqu’à cette période (si quelqu’un lit ces lignes et possède ces images, je serais heureux qu ‘il me les fasse parvenir). Le même problème se pose pour le 8 juin 1995.

Par contre, sur la photo satellite du 21 novembre 1999, j’ai superposé la simulation et l’image réelle et on constate que la position de la Lune est quasiment la même sur les deux images. Ceci est un argument de plus en faveur de l’hypothèse de la Lune.

Même travail de superposition de l’image du satellite météosat et de la simulation pour le 03 Septembre 1993.

Le satellite météosat-3 a été déplacé pour remplacer un satellite GOES qui était tombé en panne. Cela explique qu ‘il ait la même position que ce satellite.

On peut ajouter à tout cela que l’on peut trouver de nombreuses images des satellites GOES où l’on voit la Lune. Voici les étapes de la démarche utilisée pour trouver ces images :

  • Il faut utiliser le logiciel Celestia.
  • Placer le point d’observation de la Terre à l’emplacement des satellites GOES-10 ou GOES-12 selon la période et la situation étudiée.
  • Ajuster le champ de vision à celui des satellites.
  • Chercher une date et une heure où la Lune apparaît proche de la Terre.
  • Chercher dans les archives de la NOAA [3] les véritables images des satellites (http://www.saa.noaa.gov).

Cette démarche permet de trouver une quantité impressionnante de superbes ovnis géants. En voici trois exemples avec à chaque fois les images des trois canaux du satellite plus l’image de la simulation.

Le 06 mars 2004 (GOES-10 21h UTC Lat 0° Long 135° W)

Le 30 avril 2004 (GOES-10 18h UTC Lat 0° Long 135° W)

Le 05 août 2004 (GOES-12 20h45 UTC Lat 0° Long 75°W)

On peut aussi « s’amuser » à grossir les images précédentes pour « mieux » distinguer les détails (sachant que grossir une image numérique n’apporte aucune information supplémentaire). Cela donne les résultats suivants :

Voici le message original posté sur le forum de sightings.com [9]:

« From UFO UpDates-Toronto
Hi Bob,
I sent an e-mail request to NOAA for any other images of the full Earth they have which also include the Moon in the same pictures.
Until then, let’s do a quick mathematical check to see if the alleged UFO Mother Ship was in fact the Moon.
The mean diameter of the Moon: 3475 km
The mean diameter of the Earth: 12,756 km
The mean distance of the Moon to the Earth: 384,500 km
The approximate distance of NOAA’s GOES satellite to the Earth (since it is in geostationary orbit): 35,786 km
The approximate distance of NOAA’s GOES satellite to the Moon (since the Moon is on the opposite side of the Earth with respect to GOES, this will be 384,500 plus 35,786 or): 420,286 km
From trigonometry we get:
tan X(M) = 3475/420,286 = 8.268 x 10^-3 and tan X(E) = 12,756/35,786 = 3.564 x 10^-1
where X(M) is the angular size of the Moon and X(E) is the angular size of the Earth.
From the inverse tans we get:
X(M) = 0.47 degrees and X(E) = 19.62 degrees
The ratio in sizes of the Earth to the Moon in the GEOS images should be 19.62/0.47 = 41.7. In other words, the Earth should appear 41.7 times larger.
The diameter of the Moon (long axis) on one GEOS images I downloaded was about 3 mm (plus or minus 0.5 mm) and the diameter of the Earth was 96 mm (plus or minus 1.0 mm). This gives ratios as large as 97/2.5 = 38.8 or as small as 95/3.5 = 27.1.
Observations:
The object in the GEOS images is smaller than what we would expect for the Moon (assuming there is no pronounced distortions near the edges of the GEOS images).

Nick Balaskas Physics and Astronomy York University « 

En résumé, d’après ses calculs et ses données, le rapport des angles apparents de la Terre et de la Lune est de 41.7 et le rapport des longueurs effectivement mesurées sur l’image de GOES du 21/11/1999 donne au plus 38.8 et au moins 27.1 en tenant compte des marges d’erreurs sur les mesures. Sa conclusion est que l’objet ne peut pas être la Lune puisque le rapport calculé (41.7) est en dehors des limites mesurées (inf 21.7 et sup 38.8). L’objet serait donc « trop gros » pour être la Lune.

Les calculs sont tout à fait corrects mais une des données n’est pas correcte. La distance satellite-Lune le 21/11/99 est de 402000 km (d’après Célestia). Cette erreur ne change pas grand chose au résultat final.

L’erreur qui a la plus grande influence vient de l’oubli des rayons de la Terre et de la Lune dans l’estimation des distances au satellite.

  • Rayon de la Lune (Rl) : 1737 km
  • Rayon de la Terre (Rt) : 6378 km
  • Distance Satellite-Terre : 35800 + Rt = 42178 km
  • Distance Satellite-Lune : 402000 + Rl = 403737 km

On calcul (en utilisant Thales) la taille qu ‘aurait la Lune(TL) si elle se trouvait à 42178 km de la Terre : TL = (1737/403737)x42178 = 181.5 km

Le rapport R de la taille de la Lune (TL) et de celle de la Terre (TT) nous donne : R= TT/TL = 6378/181.5 = 35.1

On trouve alors un rapport qui se trouve tout à fait dans les limites de ce qui a été mesuré sur l’image satellite. L’hypothèse de la Lune est toujours valable.

Les satellites GOES prennent une image toutes les 30 minutes. Or, l’objet est présent sur une image mais est absent sur la précédente et la suivante. Cela veut dire qu ‘il n’est »resté » que quelques dizaine de minutes. Les tenants de cet argument nous annoncent alors que la Lune ne se déplaçant que d’une douzaine de degrés par jour, elle n’aurait pu quitter l’image aussi rapidement.

Cet argument, qui n’exprime que la méconnaissance des bases de la mécanique céleste de son auteur, ne tient pas si l’on considère les mouvements respectifs de la Lune et du satellite.

En effet, en quelques dizaines de minutes la Lune n’a pas beaucoup bougée mais le satellite si. Les satellites GOES sont géostationnaires. Cela veut dire qu ‘il tourne à la même vitesse que la Terre soit 360° en 24 h. En 30 minutes, le satellite s’est donc déplacé de 7.5°. Ces 7.5° font que la Lune était hors champ sur l’image précédente et cachée derrière la Terre sur l’image suivante. Il est fort dommage que les archives de la NOAA ne remontent pas jus qu’en 1999 car il aurait été intéressant d’avoir l’image de 15h45 car la Lune aurait dû réapparaître de l’autre côté de la Terre. Voici la séquence de trois image reconstituées :

14h45

15h15

15h45

Pour certaines personnes, la Lune ne peut pas apparaître sur des photos satellites détectant la présence de vapeur d’eau à moins qu ‘il n’y ait beaucoup d’eau sur la Lune.

Les satellites GOES observent la Terre dans plusieurs longueurs d’ondes.

 

Canal
Gamme spectrale (micromètres)
Fonction principale
1
0.55-0.75
Observation des nuages le jour
2
3.8-4
Observation du brouillard la nuit et des feux le jour
3
6.5-7
Surveillance de la vapeur d’eau atmosphérique
4
10.2-11.2
Observation des nuages la nuit
5
11.5-12.5
Observation des nuages la nuit

Le canal trois est sensible à la vapeur d’eau et certaines personnes s’étonnaient donc de pouvoir voir la Lune dans un tel canal.

Ce qu ‘il faut comprendre c’est que n’importe quel corps porté à une certaine température rayonne dans un grand domaine de longueur d’onde [4].Comme on le voit sur le graphique ci-dessous, un corps porté à 400 K, 350 K ou 300 K a un maximum de rayonnement dans les longueurs d’ondes micrométriques (donc évidemment à 6.5 micromètres !).

Le radiomètre du satellite est sensible au flux lumineux émis à cette longueur d’onde. L’électronique du satellite convertit ensuite les flux élevés en pixels sombres et les flux faibles en pixels clairs. On en déduit la classification suivante :

  • Pixel clair <--> Température d’émission faible
  • Pixel sombre <--> Température d’émission élevée

On peut alors affirmer que, quelle que soit sa température, la Lune va émettre dans l’infrarouge et produira donc un rayonnement que captera le satellite et qu ‘il convertira en niveau de gris. Il n’y a pas besoin d’eau sur la Lune pour qu ‘elle émetteà 6.5 micromètres.

Ceci explique que la Lune peut être présente sur les images infrarouge.

Les tenants d’un objet non identifié ont exprimé l’argument que la forme de l’objet permet d’exclure l’hypothèse de la Lune. En effet, on peut observer sur les photos de droite et de gauche que l’objet est plutôt de forme elliptique alors que la Lune devrait être beaucoup plus arrondie (simulation du centre).

Forme de la Lune dans le visible sur la photo satellite

Forme de la Lune sur une simulation (au même instant) de Célestia.

Forme de la Lune dans l’infrarouge sur la photo satellite

Dans un premier temps, la forme elliptique a été expliquée par le mouvement de la Lune pendant le temps d’exposition de la prise de vue. En effet, si la Lune se déplace notablement pendant la prise de vue, elle va laisser une traînée sur l’image [10]. Cependant, en étudiant de plus près la manière dont les satellites météorologiques photographient la Terre, on se rend compte que la raison est toute autre et que la Lune doit nécessairement apparaître avec une forme elliptique sans que cela soit un phénomène de traînée.

Jean GAY, astronome au département GEMINI de l’Observatoire de la Côte d’Azur nous explique le protocole des prises de vue par les satellites Météosat.

Les satellites sont de forme cylindrique et sont en rotation autour de l’axe du cylindre. A chaque rotation, ils photographient une bande de la Terre. Pour reconstituer une image de la Terre, il faut réassembler ces bandes.

Cependant, après chaque rotation du satellite sur lui même, l’axe satellite-Terre a changé de place si bien que toutes les bandes se trouvent décalées les unes par rapport aux autres. Pour reconstituer une Terre bien ronde, il faut introduire des corrections pour compenser ce mouvement de la Terre (figure a). Ces corrections ne sont pas valables pour la Lune qui ne se déplace pas à la même vitesse que la Terre dans le champ de vision du satellite. Chacune des bandes représentant la Lune est déplacée mais pas de manière adéquate pour reformer un cercle. L’image formée est alors une ellipse (figure b). En voulant reconstituer la Terre, on déforme la Lune .

Figure a (Terre reconstituée)

Figure b (Lune déformée)

C’est donc le mode de reconstitution des images par le satellite qui donne cette forme particulière à la Lune.

Il n’y avait pas seulement la forme de l’objet qui posait problème, il y avait aussi sa couleur. Le satellite codant les zones chaudes en noir et les zones froides en blanc, la partie éclairée de la Lune doit être noire (~400 K) et la partie située dans l’ombre doit être blanche (~100 K). Cependant, lorsqu’on observe l’objet sur les photos, on remarque que la partie éclairée est grise très claire (donc a priori très froide), que la zone de transition entre la partie éclairée et la partie sombre est constituée d’une ou plusieurs bandes dégradées (donc où il y aurait des variations très rapides de température). L’objet n’a donc pas l’apparence que devrait avoir la Lune.

C’est sans compter sur le fonctionnement du satellite. La lumière émise par la Lune et reçue par le capteur du satellite est un signal analogique qui est ensuite converti en signal numérique par un convertisseur. Ces convertiseurs ne fonctionnent que dans une certaine gamme de températures. Si la température dépasse la valeur maximum, le convertisseur boucle et reprend à partir de la température la plus basse de sa gamme. La température affichée est donc une température modulo un intervalle donné.

Si on considère un satellite ayant une gamme de température de 100 K à 200 K et des températures variant de 100 K à 450 K, on aura l’évolution suivante :

Température réelle
Température après traitement dans le convertisseur
100 K
100 K
150 K
150 K
200 K
200 K
225 K
125 K
250 K
150 K
300 K
200 K
325 K
125 K
350 K
150 K
400 K
200 K
450 K
250 K

On va maintenant considérer le cas de la Lune. Le graphique ci-dessous représente les variations de la température lors du passage de la zone éclairée vers la zone sombre (trait plein), les mêmes variations de température mais après être passées dans le convertisseur analogique numérique (trait en pointillé) et enfin le domaine de température du satellite.

On observe alors plusieurs phénomènes :

  • Sur la partie éclairée, malgré une température très élevée le codage donné par le satellite sera une couleur gris-clair.
  • Lors du passage vers la zone sombre, la température donnée par les convertisseurs va descendre puis remonter faisant ainsi apparaître des bandes dégradées du noir au blanc.
  • Dans la partie non éclairée, on retombe dans le domaine de température du satellite et la couleur diminue définitivement jusqu’au blanc.

On obtient donc la succession de couleurs suivante :

On peut alors comparer aux différentes images d’ovnis et constater que l’on retrouve cette succession de couleurs. Seul le nombre de bandes change selon le domaine de température dans la longueur d’onde choisie.

On peut ajouter aussi que lorsqu’il y a plusieurs bandes, les dégradés ne sont pas très réguliers car la définition de l’image n’est pas bonne (pixélisée).

Il n’y a donc pas besoin de faire appel aux soucoupes volantes pour justifier ces images. La Lune suffit.

Certaines personnes ont aussi pensé à un canular en faisant remarquer que sur les photos, on distingue un carré autour de l’objet comme si celui ci avait été découpé puis ajouté sur l’image.

Cet effet de « carré » vient en fait de la compression de l’image. Comme on peut le voir sur l’exemple suivant que j’ai reconstitué, le dessin initial est net mais une fois compressé on voit apparaître un carré autour. Cette compression a été réalisée à l’aide d’Adobe Photoshop 5.5.

Dessin original

Dessin compressé

Dessin compressé grossi

Conclusion

Cette étude nous montre que les arguments avancés par les « soucoupistes » sont basés, pour la plupart, sur des erreurs de calculs ou sur des ignorances des principes de fonctionnement des instruments d’observation et de la mécanique céleste.

Avant de vouloir étudier le fonctionnement des soucoupes volantes, de calculer leur vitesse de déplacement, de mesurer leur taille, de savoir si elles ont des hublots ou si elles rejètent de la vapeur d’eau, il faudrait peut être mieux étudier d’un peu plus près les rouages de nos « vulgaires » satellites d’observations et de comprendre de quelle manière ils nous montrent notre planète Terre. Cela nous permettra à l’avenir de reconnaître, même lorsqu’elle apparaît de manière fugitive sur quelques clichés, son satellite,… LA LUNE !

Références :

  • [1] http://www.observatoire-zetetique.org/page/home.php (Article de Nicolas Vivant de l’observatoire zététique)
  • [2] http://www.noaa.gov (Site de la National Oceanographic and Atmospheric Administration)
  • [3] http://www.saa.noaa.gov (Site d’archive des images des satellites GOES)
  • [4] http://www.meteofrance.com/FR/glossaire/designation/959_expert_view.jsp (Informations sur le rayonnement de corps noir)
  • [5] http://www.eumetsat.de/fr/area2/cgms/chap8.htm (Informations sur les imageurs infrarouge GOES et Météosat)
  • [6] http://ufologie.net/htm/GOES99f.htm (Site de Patrick Gross : Les ovnis vus de près)
  • [7] http://ufologie.net/htm/400kmf.htm (Site de Patrick Gross : Les ovnis vus de près)
  • [8] http://www.ufoevidence.org/Photographs/Photo31.htm (L’événement de septembre 1993)
  • [9] http://www.geocities.com/nib68/Themoon.html (L’hypothèse de la Lune)
  • [10] http://www.virtuallystrange.net/ufo/updates/1999/dec/m16-012.shtml (L’apparence de la Lune)

Jérôme BELLAYER

Laboratoire de Zététique, Université de Nice-Sophia Antipolis